Dans un village à l’ouest de la Côte d’Ivoire, elle a 11 ans et déjà
enceinte. Ses parents, chrétiens pourtant, en colère l’ont chassée de la
maison. Conséquence, elle vit avec l’adolescent qui l’a enceinté.
Certaines ONG contactées n’ont pas les moyens nécessaires de prendre
cette dernière en charge car les budgets sont limités et cette belle
petite fille ne rentre dans aucun code de leur comptabilité.
Quelle
est donc son sort ? Et cet enfant qu’elle porte, est-il coupable ?
Quelle action mener pour trouver une solution à ce drame ?
Diadhelo,
sera une fille mère. Sa santé est menacée ainsi que celle de son futur
enfant. Les plaidoyers menés auprès des leaders coutumiers pour que sa
famille l’accepte et prennent soin d’elle sont resté sans suite. Yahamon
son ‘’époux’’ ne va ni à l’école, ni au champ et n’a ni père, ni mère.
Orphelin depuis 6 ans il est accusé de sorcellerie par tout le village. Sa
seule vraie amie est Diadhelo.
Voici donc le dilemme : que faire ?
Une ONG a décidé de prendre les deux enfants en charge sur fond propre.
Mais comment prévenir d’éventuel cas de ce genre ? Les populations ont
toujours compris l’action des ONG comme un moyen de se faire de l’argent
à telle enseigne qu’elles attendent une compensation de leurs actions.
Le
nouveau défi ici est de faire comprendre aux leaders communautaires
(coutumiers, religieux, etc.) que la lutte est leur de sorte à mettre
sur pied des comités villageois de protection et de prise en charge des
orphelins et enfants vulnérables. Mais surtout faire de la culture une
arme puissante de sensibilisation, dans laquelle l’enfant appartient à
toute la communauté et son éducation aussi. Tant que ce combat restera
celui des ONG, il sera étranger aux populations.
Dans la
redevabilité, il faut surtout laisser les communautés conduire les
actions après avoir formé les leaders. Les ONG n’auront qu’un rôle
d’appui technique et de supervision.
L’histoire de Diadhelo nous laisse une question : les ONG seront-elles toujours là pour nos enfants ? Que la communauté réponde à ses obligations.
Ezéchias Aglousseu
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