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L'heure est opportune pour le réveil.



Un homme debout derrière un pupitre, le regard hautain et le même sourire narquois. Il donne des détails, comme s’il les connaissait depuis des lustres, sur le ‘’scandale lybien’’ : le nombre de personnes, le coût global que cela génère etc… que des chiffres. Or donc, Monsieur le président du pays qui ne reste jamais tranquille (République en Marche), vous saviez !!! Or donc vous saviez pour la Lybie…
Un homme assis, deux drapeaux flottants par derrière accrochés, qui confesse : nous étions contre l’attaque de la Lybie, nous savions que cela aurait des conséquences graves ». Or donc vous saviez Monsieur le président !!! Or donc vous saviez pour la Lybie !!!
 Ces deux hommes, Emmanuel Macron et Alpha Condé, illustrent bien les deux paradigmes qui sont à la base du scandale lybien. D’une part on a des super-Etats qui savent tout, mais qui ne disent que ce qui pour eux aura de l’intérêt, et qui ne condamnent que pour se donner bonne image et d’autre part des sous-Etats qui d’abord ne sont que des sous-préfectures, ensuite ne font pas d’effort pour changer leur situation et enfin tuent tout espoir de faire émerger un quelconque espoir. Voilà, le décor est planté, bienvenu dans la jungle !
Comme à mon habitude, je ne vais pas décrire ou décrier ce qui se passe en Lybie, je vais juste me contenter d’écrire les mots qui me viennent à l’idée. Ah, tiens, injustice !
Injustice
Injustice ! Nous crions tous injustice, nous ramenons au goût du jour quelque chose qui n’est jamais parti (il n’y a rien de nouveau sous le soleil). Ce qui est injuste, franchement, ce n’est pas que l’Europe se foute complètement de ce qui nous arrive, encore moins qu’on nous traite comme des sous-hommes. C’est la loi de la vie. Chacun pour soi. Que voulez-vous qu’ils fassent si nous leur cédons toujours le flanc ? Chaque Etat, comme chaque président, défend les intérêts de son peuple (même si chez nous ce n’est pas toujours les cas) et ce n’est pas leur faute si nos dirigeants à nous préfèrent leurs intérêts à celui du peuple. Ce qui est injuste en revanche, c’est que le président de l’UA, chef d’Etat, qui savait comme ses confrères que l’attaque de la Lybie allait être catastrophique de conséquence pour l’Afrique toute entière, soit resté impuissant. Ils n’ont pas osé tenir tête, dire non ! Et pendant que le mal se faisait ils n’ont pas créé les conditions pour donner à leur jeunesse, à leurs enfants, l’envie de rester à la maison. Bien au contraire ils les ont poussés vers la sortie. Ils nous ont poussé à fuir. C’est cela qui est injuste. Si tu es étudiant, tu es un perturbateur. Syndicaliste( ?) : agitateur ; d’un autre bord politique( ?) : opposant, bandit de grand chemin, fainéant et que sais-je encore. Voilà ce qui est injuste. Ils font des promesses, elles s’évanouissent comme le son. Ils organisent des concours, il faut pouvoir faire des économies. Je me souviens, dans ce mois de Novembre, un concours national de Start-up en Côte d’ivoire, les lauréats ont eu un trophée et un diplôme de participation, c’est tout ; comme si c’est avec ce trophée et le petit carton que le jeune allait démarrer son projet : c’est cela la vraie injustice. N’allons accuser personne ! Eux là-bas, de l’autre côté, ils protègent les intérêts de leur peuple et prépare la route pour leur génération à venir et pour ça ils sont prêts à tout. Ils n’ont pas le temps d’être gentils, ni compatissants, ils cherche à accroître leur richesse. Un des leurs à dit :"L'homme est né libre mais partout il est dans les fers'', bon maintenant si nous préférons rester dans les nôtres, nous déplaçons le problème.
 Ignorance
Ignorance ! nous crions qu’ils ignorent à dessein le scandale lybien. Nous disons : Ils savent depuis longtemps, ils ont ignoré, ils ignorent, ils oublient quand il s’agit de nous. Mais que voulez-vous ? Ils ne sont pas nos parents. Nous avons crié Indépendance, non ? Bha nous sommes indépendants, à nous d’assumer et de nous prendre en charge. Pourquoi pleurer sur leurs épaules ? Ce qui est vraiment de l’ignorance, c’est de faire commencer notre histoire par la colonisation, de transmettre, dans les livres que nous les noirs, nous étions des barbares, mais ce sont les blancs qui nous ont apporté la civilisation. Ce qui est de l’ignorance, c’est de se moquer de celui qui décide de travailler la terre, de ne pas faire un mémoire ou une thèse sur Platon ou Pythagore, mais de travailler sur Cheikh Anta Diop, Kwamé N’krumah etc. Ce qui est de l’ignorance, c’est qu’ils sont en train de piller nos pyramides, profaner nos ancêtres, exhiber leurs dépouilles dans les musées parce que nous ne sommes pas assez courageux pour nous unir, reconnaître notre histoire commune et réclamer restitution, réparation ! Non ! La vraie ignorance c’est d’accepter le système qu’ils nous imposent, de jouer le jeu. Qu’elle brillante ignorance ! Mais l'ignorance ce n'est pas tant le fait de ne pas savoir que le fait de refuser le savoir ou pis encore, de nier son histoire.

Non, mais allô quoi !!! réveillons-nous les gars !!!
Moi je crois que nous avons besoin de courage, mais surtout de coudes et par coudes je veux dire besoin de se serrer les coudes. S’ils ne veulent pas apporter le changement que nous désirons, créons-le nous-mêmes. Vous me direz comment ? Je dirai vous le savez, nous le savons. La terre. Les pères des indépendances nous l’ont dit, tantôt de manière voilée, tantôt assez clairement : la terre est notre plus grand pouvoir. Ce qu’elle porte est une grande richesse, et c’est en même temps la cause de nos malheurs, parce que celui qui vient nous voler en connaît la valeur. C’est un grand stratège qui est pauvre et affamé. Il nous divise et la nuit, pendant que nous nous entretuons, il nous vole. Nous sommes trop préoccupés à rester chacun dans son coin. Asseyons-nous et discutons, un sage avait-il conseillé. Organisons-nous, dans des groupes, des associations, des mouvements, non pas pour soutenir quelqu’un, mais pour travailler, en restant honnêtes les uns envers les autres, loyales envers la parole donnée. Serrons-nous les coudes pour travailler la terre, pour nettoyer nos villes, transformer leur tas d’ordures en richesse. Créons un nouveau monde, utilisons les mêmes outils qu’eux, créons un ‘’collectif connectif’’ pour partager les expériences de partout l’Afrique et optimiser les acquis. Nos parents nous ont toujours dit que le savoir est sacré certes, mais ce n’est plus l’heure de le cacher. Nous devons sortir de notre inconfortable solitude, briser les barrières étatiques, linguistiques, ethniques et tribales qui nous tiennent en tenailles et affronter le monde, tenons-lui tête, libres, les mains dans les mains, comme des noirs, de vrais noirs. Si nous réussissons ce pari de l’unité, de la solidarité, de l’organisation et du travail, la marrée noire que nous formerons sera tellement forte, telle un tsunami, que rien en face ne pourra résister. Absolument rien !
Mais la terre c’est aussi et avant tout, l’humus, l’humilité, la patience de tout supporter afin de faire germer et se faire couvrir par la verdure que nous aurons produite et c’est elle qui, par la suite, nous protègera du vent et de l’érosion. Nous devons donc avoir des valeurs claires et partagées. Nous devons être capables de manger à la sueur de notre front. Savoir partir de rien, prendre le temps d’engranger de la richesse, être patients. Mais si nous voulons être riches hic et nunc, la Lybie se répètera encore et encore, nous donnerons à des gens mal intentionnés l’occasion de nous arracher même le peu qui nous reste : notre dignité. Restons patients, formons-nous, retrouvons-nous et travaillons et si quelqu’un nous empêche de travailler, si un leader quel qu’il soit nous prive de notre droit au travail, allons dans les urnes et remplaçons-le. Quand nous aurons cette possibilité-là, alors, nous serons vraiment de jeunes, c’est-à-dire l’Afrique d’aujourd’hui et de demain.

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